7ART280 - Art action - Automne 2022 - 01

COMMENTAIRES

Camille + Pascale (P1-2080)

Excellent projet. 

L’action a impliqué les spectateurs avertis ainsi que des passants qui circulaient dans les corridors du pavillon universitaire. Cette participation a transformé votre performance en un véritable happening.

 

La fragilité dans laquelle se sont placées les artistes, les yeux bandés dans un espace public, rendait encore plus engageante la participation du spectateur : ce dernier devait les trouver, les resituer et, parallèlement, déchiffrer le sens du message en prenant soin du dispositif global. 

 

C’est ainsi que la forme et le contenu du projet se complètent pour construire le sens de l’action qui porte sur la nature de la compréhension, c’est-à-dire sur le sens lui-même : Vous avez construit une sorte de tautologie poétique.

 

13h20

Jessyca + Noémie (boîte noire)

 

Belle évolution du processus de création : l’action requiert de l’autre pour que la critique inhérente que transmet cette dernière puisse avoir lieu.  

 

Belles présences, assumées et engagées tout le long de l’action. Bravisimas!

 

L’idée de construction de l’image des individus et de leur diffusion dans les réseaux était très bien explorée. Ceci a permis de développer le contenu abordé. 

La fin de l’action est très importante car elle nous fait comprendre la teneur de la critique.

 

Je considère que cette action est plus une performance participative qu’un happening : le public est resté trop «sage», car vous avez assigné les personnes qui devaient intervenir lors des différentes stations. Dans ce sens, les participants qui n’agissaient pas lors d’une station n’osaient pas trop déranger ceux qui étaient en train de performer avec vous. Nous avons suivi vos consignes au pied de la lettre. Nous sommes devenus plus des participants que des performeurs spontanés.

 

13h40

Léna (P1-2080)


Bon projet qui fonctionne comme une véritable variante du premier projet présenté.

Le poème a servi d’excuse pour faire évoluer un contenu riche en métaphores sensorielles. 

 

Je crois que la force de cette action réside avant tout sur l’emplacement choisi pour la réaliser : le mur qui sépare, qui contient, qui cache, qui s’ouvre et se ferme, lieu de l’expérience qui nous rappelle les propos sur la solitude et qu’on occupe afin de faire appel à un autre lieu qui contient des souvenirs: la mémoire. 

Ce projet in situ permet de plonger dans le souvenir d’un paradis devenu un enfer.  Les sensations évoquées par l’artiste nuancent notre relation avec nos souvenirs. La disparition du paradis laisse la place à l’apparition de l’enfer. Très intéressant comme action relationnelle.

 

La fin de l’action pourrait être améliorée : la qualité du son enregistré était inégale et on n’arrivait pas à comprendre, correctement, l’ensemble des propos recueillis.

 

 

14h

Alexandra et Océane (boîte noire)

 

Cette action est la variante du deuxième dispositif performatif présenté. J’ai trouvé que cette deuxième action était développée davantage grâce à la figure de la sœur, image symbolique de l’autre, à la relation avec ce qui est de l’ordre du familier, du semblable. 

 

La présence d’Océane, habillée de la même façon qu’Alexandra - même à l’extérieur de l’action réalisée - générait un dédoublement des performeuses très efficace. Au niveau conceptuel, cette multiplication de la présence invitait le spectateur à se placer dans un imaginaire riche en significations sur la question identitaire et sa remise en cause.

 

Au niveau formel, j’ai trouvé que la chorégraphie avait été plus précise que celle de la première action : elle était remplie d’une énergie dynamique transmise par les mouvements du duo. 

 

Cependant, je trouve que le travail vidéographique avait mieux fonctionné lors de la première action. Au fait, l’image des bras qui dansent, et qui se démultiplient aussi, contribue à compléter le sens du dispositif.  La relation entre la position des corps et celle de l’image projetée n’a pas été toujours adéquate, ce qui a brouillé un peu l’orientation de la signification globale de l’action. Ce projet se prête à être poursuivi, amplifié : il a le potentiel de devenir une action plus large qui pourrait impliquer d’autres personnes. 

(référence :  v. 2mn37, du vidéoclip de Little Simz,  https://www.youtube.com/watch?v=GqwOCq0MXPU)

 

 

14h15

Alain (P1-2080)

 

Bon travail.

 

La poursuite et le développement des contenus déjà travaillés dans le cadre du cours s’avèrent intéressants. On commence à mieux saisir les intentions poétiques de l’artiste qui expose une expérience de vie où le corps est un élément clè, porteur de sens, il subit mais il agit également. 

 

Belle présence soutenue qui transmet l’ampleur de cette confession d’une expérience sur l’image de soi. Bravo.

 

Le son est une composante importante du dispositif : le bruit de fond sert à introduire la tension du contenu d’un récit intime, introspectif. Bonne expérimentation sonore, à poursuivre, à développer comme un élément du vocabulaire de l’artiste.

 

Je me questionne par rapport à la longueur de la durée de l’action : je proposerai de réaliser un récit plus court, plus synthétique, ce qui aurait permis que l’action du performeur soit plus percutante (ainsi, on éviterait de surjouer, par moments, des actions qui sont puissantes en signification). 

 

14h30

Manelyn (Studio théâtre)

 

Excellente variante : L’artiste poursuit son travail performatif en développant le caractère installActif du dispositif performatif. 

 

Cette action, comme variante, est une belle démonstration de l’avancement d’une création d’ordre performatif qui semble convenir très bien à l’artiste. Continue, Manelyn.

 

L’action crée des paradoxes, des actes qui vont à l’encontre l’un de l’autre et ceci défie la logique chez le spectateur : 

On invite le public à s’assoir pour ensuite lui enlever sa place, introduisant ainsi les propos sur la discrimination.  Les ballons à air ne flottent pas : ils sont crevés par l’artiste. L’espace autour de la surface où ces derniers sont suspendus est limitée par une barrière construite par l’artiste, devant le public qui doit rester debout. 

 

Le geste de « péter des balounes » , métaphoriquement parlant, évoque la désillusion : les mots discriminatoires sont des formes illusoires, construites par les imaginaires de la discrimination; l’artiste les brise afin de déconstruire symboliquement la discrimination, la ségrégation, la distance, la différenciation. C’est une action très forte et riche en sens. De bonnes idées qui ont été exploitées de manière conséquente au niveau formel !

 

Pour terminer, afin d’améliorer l’action, je propose de prendre un peu plus de temps avant de faire exploser chaque ballon. Il s’agirait de trouver une posture physique, neutre, qui permette de rétablir une respiration calme : ceci permettrait de mieux ajuster l’intensité sonore (volume? intonation? débit? ) de la voix pour dire chaque mot discriminatoire. Ainsi, entre le faire et le dire on pourrait établir une relation encore plus juste.

 

14h55

Vicky (SCAN)

Excellente variante.

 

Dispositif intéressant dans sa complexité formelle : la poésie, la vidéo, l’installation et l’action créent un réseau très cohérent et ouvert à l’interprétation, à la place du public.

Ceci est difficile à réaliser et à soutenir durant une action. Tu as réussi à le faire, Vicky. 

 

Le poème transformé altère, à son tour, le lieu et notre rapport aux objets et médiums utilisés. Et, ceci transforme le contenu de l’œuvre. C’est une sorte de calembour. Très bien!

 

L’amélioration du dispositif dans sa globalité, rend l’aspect subjectif du contenu initial  ab-so-lu-ment accessible et … perméable. 

 

 15h10

Jade + Marie-Pierre + Stacey (SCAN)


L’archive vidéographique était touchante, sensible, bien montée : elle révélait l’ampleur des rencontres avec les participants. Elle permettait, également de faire le lien avec la suite de l’action, celle proposée sur place, dans la salle du SCAN. Très bien.

 

Le dispositif élaboré pour créer l’expérience du dessin d’observation était efficace et singulier : le chariot devenu objet artistique attirait le regard du spectateur.

Cette action pourrait être développée comme un dispositif d’enseignement ludique et attirant pour un public non averti. Bravo.

 

Je trouve que c’est une performance participative plutôt qu’un happening : Il n’y avait pas trop de place pour l’improvisation? Mais , il faudrait entendre les avis des autres spectateurs afin de valider cette perception personnelle.

 

Ça aurait été intéressant d’exposer l’ensemble des dessins déjà réalisés afin de pouvoir les observer, les découvrir tranquillement. Les gens qui n’ont pas pu participer d’une manière ou d’une autre à l’action n’ont pas pu saisir l’expression des lignes dessinées des participant.es, ni vivre l’expérience du dessin d’observation.

 

15h30

le Collectif (Angèle, Jeanne, Mariama, Stacey et Ysalis) 

 

Excellent happening.

 

Le TOUT était en harmonie avec ce qui était prévu et imprévu! 

(Emotion is energy in motion. P. McWilliams)

 

Beau dispositif de mise à distance qui nous maintient dans une tension entre le direct de l’improvisation et la distance de la contemplation.

 

Les rencontres fortuites, ainsi que l’exploration des lieux étaient très bien exploitées au niveau formel et conceptuel du processus. 

 

C’était délirant, créatif, stimulant et poétique à la fois. Kaprow serait fier de vous.

 


Enseignant: Constanza Camelo